Je me permets de vous écrire pour vous faire part de mon opposition aux brevets logiciels.

Le 30 juin prochain, il vous sera demandé de voter pour ou contre la brevetabilité des logiciels.
Je viens de terminer des études d'informatique à la Haute École Rennequin Sualem à Liège et j'utilise des logiciels libres depuis plus de 6 ans. Breveter un logiciel, ou des parties de celui-ci, revient à signifier que toute personne voulant utiliser des parties du code source de ce logiciel devra payer des sommes d'argent considérables.
Pour un étudiant, un jeune informaticien ou encore une petite PME, il n'est pas envisageable ne fut-ce que de se renseigner sur des brevets potentiels (chaque année, plusieurs milliers de brevets sont déposés aux États-Unis ou au Japon).
Déposer un brevet sur un logiciel est également chose impossible pour les personnes pré-citées (une somme de 25000 Euros ou plus est demandée pour cela). Les grosses sociétés américaines et japonaises qui déposent ses brevets ont également des armées d'avocats prêts à sauter sur la plus petite occasion pour faire valoir "leurs droits".

Et nous, quels droits avons-nous ?
Pour l'instant, les 90% des ordinateurs que l'on trouve chez les particuliers utilisent des systèmes Microsoft. Ces logiciels, outre leur instabilité et leur prix, cachent peut-être ce que nous appelons des spywares, c'est-à-dire des espions permettant de renseigner Microsoft et ses collaborateurs sur les logiciels que vous utilisez, des sites internet que vous visitez et pourquoi pas des comptes bancaires que vous visualisez grâce aux systèmes de netbanking. Si rien ne le prouve, rien ne prouve également le contraire. Si cela est déjà grave pour un particulier, qu'en est-il des administrations, des sociétés ou encore de l'armée utilisant ces logiciels ?

Il existe une alternative à cette informatique de contraintes. C'est l'informatique libre, ce sont les logiciels libres (GNU/Linux, ...). Ces logiciels sont librement téléchargeables, ils permettent d'étudier leur code source, de le modifier et de le redistribuer librement.

Jeune informaticien diplomé, je ne veux pas pratiquer mon métier sous le joug de grosses sociétés américaines ou japonaises, m'empêchant d'utiliser telle ou telle technologie car je n'en ai pas les moyens.

Après s'être farouchement opposée au conflit en Irak, la Belgique acceptera-t-elle que l'entièreté de son système informatique soit régi par les États-Unis ?

En acceptant les brevets logiciels, vous signez la mort de centaines de PME dans notre pays mais également partout en Europe.

Je vous remercie du temps que vous avez pris à me lire, et souhaite, pour le bien de l'informatique et de la liberté que vous votiez contre le projet des brevets logiciels.

Cordialement,